REVOLUTION DEMOCRATIQUE: POLITIQUE PAR LA PREUVE
D DISCOURS DE SEGOLENE ROYAL A LA ROCHELLE LE 28-08-O9
Chers Amis, Chers Camarades, bienvenue, bienvenue dans cette belle région..
Je suis heureuse en effet de vous accueillir ici. On m'a demandé d'illustrer par la région Poitou- Charente ce que les socialistes font et ce qui a valeur aussi au niveau national et non seulement international. Et je le fais avec grand plaisir, parce que j'ai toujours pensé et je n'ai jamais dévié de cette conviction, et nous le savons tous, qu'il y a un lien très fort entre la pratique locale et les enjeux globaux. Et nous le savons aussi, nous les socialistes engagés à gauche, que la morale et l'action et l'efficacité de l'action politique que nos concitoyens attendent parfois désespérément de leur gouvernement d'aujourd'hui, oui, cette efficacité politique se démontre d'abord par la preuve.
Ici, dans la région, on ne se contente pas de préparer le futur. On est déjà dans le futur.Et je voudrais en donner quelques exemples à partir des trois piliers du développement durable que sont l'excellence gouvernementale qui a guidé la majorité de gauche, depuis 2004 à la tête de cette région, le social et l'économique avec le principal moteur de ces trois piliers du développement durable qu'est la révolution démocratique.
En ce qui concerne l'excellence environnementale et le premier pilier, l'écologie, dès le départ, nous avons fait de l'excellence environnementale, la ligne de force. Nous n'avons jamais lâché ce fil.Nous l'avons anticipé et aujourd'hui, je peux dire, avec la majorité qui est la notre, la majorité qui rassemble les socialistes, les communistes, les verts, les radicaux, mais aussi des camarades qui n'étaient pas inscits au parti socialistes, les délégués syndicaux, par exemple, qui ont fait partie de notre majorité, aujourd'hui, je peux dire que dans ces chantiers majeurs de l'excellence gouvernementale, non seulement que nous avons fait plus que ce que nous avions dit, mais qu'aussi nous avons fait bien plus que le programme des verts en 2004;
Nous avons donné à la région une notoriété nationale et internationale.
Dans quelques jours, à la rentrée scolaire, je vais inaugurer le lycée de Kyoto. Et c'est dès 2004 que nous avons donné ce nom à ce lycée.C'est le premier lycée européen de l'après pétrole.
C'est un lycée professionnel agricole et hôtélier, à Poitiers. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons décidé d'annuler les plans qui,avaient été faits par la précédente majorité de droite et nous avons dit que nous ne construirons ce lycée que s'il anticipe l'après pétrole et que s'il est exemplaire sur le plan européen sur toutes les technologies de construction environnementales.
J'en ai changé le nom. Je l'ai appelé lycée Kyoto; on s'est moqué.On m'a dit, où se croit elle? Elle se croit au Japon? Ceux qui avaient oublié que le protocole de Kyoto portait déjà ce nom.Et ce lycée qui verra sa première rentrée mercredi prochain, est le premier lycée d'Europe à 0 énergie fossile, à architecture bio- climatique, à récupération systématique d'énergie, à panneaux photo- voltaïques, à cogénération d'huile végétale, à utilisation de bois durable et de matériaux recyclés, à récupértation d'eau de pluie, à compostage, dans le lycée de tous les déchets, 400 tonnes d'équivalent CO2 ainsi évitées, 30% de dépense d'eau et d'énergie en moins.
Voilà ce que j'appelle la révolution écologique. Voilà ce que j'appelle la politique par la preuve.
Nous avons lancé le premier plan photo-voltaïque européen. Le premier puisque c'est la Région Poitou- Charente qui a été désignée par la Banque Européenne d'investissement comme la REGION DE REFERENCE, sur toutes les régions d'Europe. Bien entendu, les Verts m'ont soutenue dans cette démarche, et je les en remercie. Aujourd'hui, nous avons reçu 400 millions d'euros pour installer 650000 mètres carrés de panneaux.Créé un millier d'emplois directs, construit une société régionale d'énergie renouvelable, en partenariat avec EDF et la Banque des Dépôts, garanti des prêts à taux compétitifs et aujourd"hui ce sont deux usines de fabrication de panneaux photo- voltaïques qui s'installent dans la Région Poitou- Charente, pour couvrir les besoins du Grand Ouest.
Voilà la révolution écologique. Voilà la politique par le preuve.
J'avais aussi, vous vous en souvenez peut- être, pendant la campagne présidentielle, pardonnez moi cette référence, beaucoup parlé de la coopération avec les pays les plus pauvres de la planète, beaucoup parlé d'énergie solaire avec l'Afrique.
On s'était moqué, on s'était gaussé, on s'était di: qu'est ce qu'elle nous raconte avec ses fours solaires? On a tenu bon.
La politique, c'est d'avancer dans son couloir et de rester ce à quoi l'on croit, malgré parfois les moqueries et les quolibets de tous ceux qui n'arrivent pas à anticiper.
Alors nous les avons faits, et nous sommes allés à Fatic, région liée à Poitou- Charente, en coopération, avec des aides directes, hors de gaspillage, pas de détournement de fonds. Des hommes et des femmes qui aident des hommes et des femmes.
Nous avons commencé avec des éleveurs, des éleveurs de chèvres, et c'est en aidant les élevages, dans cette région du Sénégal, que nous avons découvert l'immense misère énergétique alors que le soleil est gratuit.Alors nous avons fait fabriquer des fours solaires dans les lyées professionnels de la région et nous sommes partis là bas, dans les villages, pour aider les femmes à survivre, pour empêcher les émigrations de misère des ces villages de Fatic pour plus d'une centaine de femmes qui ont vu mourir leur enfant dans des embarcations de fortune, et nous les avons équipées pour qu'elles puissent produire, pêcher, transformer le poisson, et tout cela à partir de l'énergie solaire.
Je me souviens même, vous avez dû le voir dans cette émission soit- disant drôle où l'on s'est moqué parce-que les femmes africaines m'avaient mis le boubou bleu. Mais le boubou bleu c'est le boubou de la couleur de la mer. Et si elles avaient fait cela, c'est qu'elles voulaient que nous soyons associés à leur deuil. La mer qui avait englouti leurs enfants.
Et, en voyant cela, le responsable du programme des Nations Unies pour le développement est venu à Fatic, a reconnu l'exemplarité de cette coopération. Et c'est à ce titre qu'il m'a demandé, et j'en suis très honorée, d'être la représentante mondiale au niveau des Nations Unies pour la coopération décentralisée sur les énergies renouvelables, et c'est à ce titre que, le 21septembre prochain, je serai à l'ONU pour représenter ces régions du monde pour la préparation du sommet de Copenhague et c'est à ce titre que je serai à Copenhague, porte-parole des coopérations décentralisées, du co-développement des hommes et des femmes et des hommes et des femmes en circuit court.
Parce que c'est ça aussi la révolution écologique, c'est cela aussi la politique par la preuve.
Et enfin, le dernier exemple, c'est la création d'un pôle de compétitivité des éco-industries.Oh, le gouvernement de la droite ne nous a pas aidés.Il n'a jamais voulu le reconnaître.Ca aurait été trop beau; un pôle de compétitivité en Poitou-Charente!!Qu'à cela ne tienne, nous lui avons donné un label régional. Aujourd'hui, ce pôle rassemble plus de 400 entreprises et laboratoires de recherche. Et c'est grâce à lui, grâce à lui, grâce à ce pôle qui a rassemblé les PME de la région que nous avons sauvé l'entreprise HEULIEZ.
Pourquoi, pourquoi nous avons réussi?Parce que nous avons voulu anticiper, nous n'avons pas voulu accepter la femeture d'une usine de 1000 salariés dans le secteur de l'utomobile.
Il y avait très longtemps, déjà en 1982, lorsque j'étais Ministre de l'environnement, déjà on parlait e la voiture électrique.
Et là, on décide qu'il n'est pas possible qu'avec des enjeux mondiaux de cette importance, un savoir faire de ces salariés aussi pointu, nous baissions les bras comme le fait le gouvernement de droite sans politique industrielle. Nous avons lancé ce que j'appelle un projet régional, alors que ce n'était même pas de notre responsabilité. C'est quand même des enjeux nationaux et internationaux. Et bien, l'entreprise HEULIEZ et une autre encore se sont mobilisées et nous avons reçu à cet appel à projet des réponses d'Allemagne, d'Espagne, d'Ukraine et nous avons donc validé ces véhicules électriques avec notre label régional.
Ces voitures sont là, devant. Merci,Martine d'avoir accepté qu'elles soient montrées aux militants, parce que c'est ça aussi la politique par la preuve, et pour la première fois en France, la région est entrée au capital de cette entreprise.
Je ne vous cache pas les barrages que nous avons reçus, les objections ministérielles, les freins divers et variés.Jusqu'au bout, il y a eu des réunions à l'Elysée, figurez vous, pour savoir si le fond stratégique d'investissement devait oui ou non investir sur la région Poitou- Charente.
C'est la veille de la décision du Tribunal de Commerce, la veille de la décision du Tribunal de Commerce que je reçois un coup de téléphone du nouveau PDG de l'entreprise qui me dit: tout est fini, c'est terminé, l'Etat ne vient pas, le fond stratégique d'investissement ne vient pas, pour des raisons politiques et vous devez adresser une lettre au Président du Tribunal disant que la région intervient sans conditions et met ses 5 millions d'euros et c'est parceque cette lettre a été faite au Président du Tribunal de Commerce que, une heure avant l' audience du Tribunal de Commerce est arrivé l'ukaze gouvernemental débloquant les dix pauvres millions d'euros du fond d'investissement stratégique.
Mais aujourd'hui, le combat continue. Moi je crois à la consommation citoyenne. Pour sauver les entreprises du futur, il faut que les citoyens se mobilisent, achètent, réachètent, commandent ces fabrications parce que demain ce sont celles qui vont sauver nos emplois.
Et c'est pourquoi, je dis aujourd'hui solennellement devant vous que l'eco- taxe, ce nouvel impôt que nous annonce le premier ministre, est non seulement un impôt absurde, un impôt injuste,un impôt historiquement décalé dans le temps, un impôt insupportable pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas le choix entre acheter un véhicule polluant, puisqu'il n'y a que cela sur le marché et acheter un véhicule électrique, parce que à cause de la faiblesse de la politique gouvernementale industrielle, celui-ci n'est pas encore fabriqué en grand nombre. Elle ne le sera que dans un an, mais de quel droit, de quel droit, un gouvernement va-t-il assommer d'impôts des familles alors qu'elles n'ont même pas le libre choix de rouler propre. Retirez cet impôt, Monsieur Filion, et mobilisez votre énergie pour la montée en puissance de l'industrie automobile française pour mettre massivement sur le marché des voitures électriques pas chères pour que les familles puissent choisir.
Voila la bonne politique écologique. Moi, je n'ai jamais pensé que l'écologie devait se défendre par la punition. Au contraire, l'écologie doit se défendre par l'impulsion, par l'orientation, par l'envie de faire, par l'envie de participer à un projet mondial, à la protection de la planète et certainement pas à trouver des prétextes pour remplir des caisses que l'Etat a vidées.
J'ai abordé la question écologique, la question économique, la question sociale maintenant.
Bien sûr, la question sociale irigue tout, et c'est normal pour une majorité dirigée par une socialiste et par une présidence de région socialiste.
Ici, nous avons fait la Sécurité sociale professionnelle. Chez New Fabrice, nous avons récupéré les salariés pour qu'ils ne tombent pas dans le trou du chômage et nous avons pris en charge plusieurs centaines de salariés qui vont pouvoir bénéficier de 90% de leur salaire pendant 18 mois et d'une nouvelle formation professionnelle, notamment liée aux nouvelles industries liées au développement durable.
Chez HEULIEZ, nous venons de prendre en charge 220 salariés pour éviter là aussi qu'ils tombent dans le trou du chômage. C'est parce que nous croyons à la montée en puissance de ces industries du futur, c'est pour cela que nous investissons dans le capital humain, pour qu'il puissent être réembauchés prioritairement, au fur et à mesure que les plans de charge de ces entreprises vont monter.
Le service public de la formation professionnelle nous l'avons fait ici à un moment où le gouvernement de droitre menaçait de privatiser tout ce qui, de près ou de loin, touchait à la formation professionnelle.
Le compte formation universel, il est fait.
Er enfin, nous avons fait le choix, parce que c'est une tradition historique, de développer l'économie sociale et solidaire. Je veux dire par là que quand une entreprise est en difficulté, quand une entreprise ferme, nous l'accompagnons pour êtrre reprise par les ouvriers, par les salariés en société coopérative ouvrière de production, et je tiens tout particulièrement à rendre hommage aux femmes du textile qui, du côté de Niort, ont repris leur entreprise, et aujourd'hui, cette entreprise fonctionne, remonte en charge, et c'est la démonstration qu'il y a un modèle économique alternatif. Oui, c'est cela aussi le politique par la preuve.
Enfin, une révolution démocratique silencieuse a été menée par l'ensemble des élus de la région et je les en remercie.Ici, je vois qu'ils sont très nombreux, qu'ils se sont très fortement impliqués sur les territoires ainsi que nos partenaires.
Cette révolution démocratique, nous l'avons faite, souvenez vous, en démocratie participative, pour élaborer notre projet et nous l'avons poursuivie.
Nous avons mis en place les jurys citoyens.Souvenez vous de cette polémique.J'ai entendu àl'époque, la première fois que j'en ai parlé, des mots aussi aimables - j'ai repris la revue de presse - que Mao, Staline, Tricotteuse, j'en passe et des meilleures.Aujourd'hui, les jurys citoyens sont créés dans la
région. Ils fonctionnent, ils vont de l'avant et nous en avons fait sur la politique du développement durable, des citoyens tirés au sort, sur l'évaluation des aides économiques, des citoyens tirés au sort.
Nous avons mis dans tous les lycées de la région le budget participatif des lycées qui permet aux jeunes, au personnel ouvrier de service, aux enseignants et aux parents d'élèves de se réunir en faisant des assemblées générales et de définir par des votes les dépenses prioritaires, pour un budget non négligeable de 10 millions d'euros.
Voilà aussi la politique par la preuve de la révolution démocratique.
Alors, pour terminer, je voudrais vous dire qu'il y a quelques enseignemens à tirer de l'exercice d'un magnifique mandat local comme celui-ci.
C'est d'abord de bâtir une société de confiance avec des engagements réciproques et la charte que l'on disait impossible,qui réclame aux entreprises de s'engager par écrit à ne pas licencier ou à ne pas délocaliser si elles reçoivent des fonds publics de la région , cette charte là a créé de la responsabilité et de la confiance dans la région. Chacun accepte et cherche à apporter autant qu'il reçoit.
Un euro dépensé est un euro utile.Oui, il est possible de remettre en cause des dépenses. Courageusement, il faut affronter un certain nombre de lobbies.Il est possible de faire des engagements et des dépenses nouvelles, comme je viens de le montrer, sans augmenter les impôts et en baissant la dette.
Oui, la gauche doit relever la tête. Nous sommes d'excellents, de très bons gestionnaires, dans toutes nos collectivités, dans toutes nos régions. Et c'est si vrai qu'au moment où l'Etat, qui parle pourtant de plan de ralance, où trouve-t-il l'argent, par exemple pour financer la ligne à grande vitesse, vous m'avez entendu protester contre ce racket. Le gouvernement qui nous prend ici, dans la région, alors que nous avons beaucoup à faire, comme je viens de le montrer, vient de prendre 100 millions d'euros. Et c'est pareil dans toutes les régions. Toutes nos régions. Ce n'est pas un hazard. Elles sont presque toutes socialistes. Ce n'est pas un hazard.
L'Etat vient taper dans nos caisses parce que les siennes sont vides. Alors, dans la campagne des régionales, il ne faudra pas se laisser faire, il faudra bien dire la vérité, mettre en valeur, non seulement les actions accomplies, les chemins parcourus, la qualité de la gestion, mais surtout la mettre bien en comparaison avec la façon dont aujourd'hui l'Etat est géré.
Je voudrais, chers amis, mes chers camarades, vous dire à partir de cet exercice local qui est finalement l'essence même de la politique, surtout lorsqu'il a un lien avec la dimension nationale et internationale, et aujourd'hui aucun problème ne peut se résoudre si on ne le suit pas dans une dimension internationale et planétaire, et c'est bien ce nouveau modèle de développement aujourd"hui qu'il faut imposer et inventer à l'échelle planétaire.
C'est que le leadership politique, ça consiste en trois choses. D'abord écouter pour anticiper le futur. Avoir l'audace d'inventer le présent et l'avenir et, enfin, avoir le courage et le désir de les réaliser avec des équipes soudées et au travail.
Et je voudrais, pour teminer, donner la parole à Anne Sansouki qui, je le rappelle, et ça ne se sait peut être pas, est la Président d'Honneur de l'Internationale Socialiste. Celle qui lutte pour sa liberté et qui n'a pas revu ses enfants depuis plus de quinze ans, parcequ'elle sait que si elle sort de son pays, elle ne pourra jamais y revenir.Je voudrais penser à elle, avec vous, à ce moment précis, pour vous dire ce qu'elle écrit: la vérité, la justice, la compassion sont souvent les seules défenses contre un pouvoir impitoyable. Ce n'est pas le pouvoir qui corromp; c'est la peur de le perdre. Et nous, nous n'avons pas peur de le perdre, puisque nous l'avons sur les territoires.Nous n'avons pas peur du tout parce que nous sommes tournés vers les Français et nous savons qu'ils nous attendent. Merci."
Chers Amis, Chers Camarades, bienvenue, bienvenue dans cette belle région..
Je suis heureuse en effet de vous accueillir ici. On m'a demandé d'illustrer par la région Poitou- Charente ce que les socialistes font et ce qui a valeur aussi au niveau national et non seulement international. Et je le fais avec grand plaisir, parce que j'ai toujours pensé et je n'ai jamais dévié de cette conviction, et nous le savons tous, qu'il y a un lien très fort entre la pratique locale et les enjeux globaux. Et nous le savons aussi, nous les socialistes engagés à gauche, que la morale et l'action et l'efficacité de l'action politique que nos concitoyens attendent parfois désespérément de leur gouvernement d'aujourd'hui, oui, cette efficacité politique se démontre d'abord par la preuve.
Ici, dans la région, on ne se contente pas de préparer le futur. On est déjà dans le futur.Et je voudrais en donner quelques exemples à partir des trois piliers du développement durable que sont l'excellence gouvernementale qui a guidé la majorité de gauche, depuis 2004 à la tête de cette région, le social et l'économique avec le principal moteur de ces trois piliers du développement durable qu'est la révolution démocratique.
En ce qui concerne l'excellence environnementale et le premier pilier, l'écologie, dès le départ, nous avons fait de l'excellence environnementale, la ligne de force. Nous n'avons jamais lâché ce fil.Nous l'avons anticipé et aujourd'hui, je peux dire, avec la majorité qui est la notre, la majorité qui rassemble les socialistes, les communistes, les verts, les radicaux, mais aussi des camarades qui n'étaient pas inscits au parti socialistes, les délégués syndicaux, par exemple, qui ont fait partie de notre majorité, aujourd'hui, je peux dire que dans ces chantiers majeurs de l'excellence gouvernementale, non seulement que nous avons fait plus que ce que nous avions dit, mais qu'aussi nous avons fait bien plus que le programme des verts en 2004;
Nous avons donné à la région une notoriété nationale et internationale.
Dans quelques jours, à la rentrée scolaire, je vais inaugurer le lycée de Kyoto. Et c'est dès 2004 que nous avons donné ce nom à ce lycée.C'est le premier lycée européen de l'après pétrole.
C'est un lycée professionnel agricole et hôtélier, à Poitiers. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons décidé d'annuler les plans qui,avaient été faits par la précédente majorité de droite et nous avons dit que nous ne construirons ce lycée que s'il anticipe l'après pétrole et que s'il est exemplaire sur le plan européen sur toutes les technologies de construction environnementales.
J'en ai changé le nom. Je l'ai appelé lycée Kyoto; on s'est moqué.On m'a dit, où se croit elle? Elle se croit au Japon? Ceux qui avaient oublié que le protocole de Kyoto portait déjà ce nom.Et ce lycée qui verra sa première rentrée mercredi prochain, est le premier lycée d'Europe à 0 énergie fossile, à architecture bio- climatique, à récupération systématique d'énergie, à panneaux photo- voltaïques, à cogénération d'huile végétale, à utilisation de bois durable et de matériaux recyclés, à récupértation d'eau de pluie, à compostage, dans le lycée de tous les déchets, 400 tonnes d'équivalent CO2 ainsi évitées, 30% de dépense d'eau et d'énergie en moins.
Voilà ce que j'appelle la révolution écologique. Voilà ce que j'appelle la politique par la preuve.
Nous avons lancé le premier plan photo-voltaïque européen. Le premier puisque c'est la Région Poitou- Charente qui a été désignée par la Banque Européenne d'investissement comme la REGION DE REFERENCE, sur toutes les régions d'Europe. Bien entendu, les Verts m'ont soutenue dans cette démarche, et je les en remercie. Aujourd'hui, nous avons reçu 400 millions d'euros pour installer 650000 mètres carrés de panneaux.Créé un millier d'emplois directs, construit une société régionale d'énergie renouvelable, en partenariat avec EDF et la Banque des Dépôts, garanti des prêts à taux compétitifs et aujourd"hui ce sont deux usines de fabrication de panneaux photo- voltaïques qui s'installent dans la Région Poitou- Charente, pour couvrir les besoins du Grand Ouest.
Voilà la révolution écologique. Voilà la politique par le preuve.
J'avais aussi, vous vous en souvenez peut- être, pendant la campagne présidentielle, pardonnez moi cette référence, beaucoup parlé de la coopération avec les pays les plus pauvres de la planète, beaucoup parlé d'énergie solaire avec l'Afrique.
On s'était moqué, on s'était gaussé, on s'était di: qu'est ce qu'elle nous raconte avec ses fours solaires? On a tenu bon.
La politique, c'est d'avancer dans son couloir et de rester ce à quoi l'on croit, malgré parfois les moqueries et les quolibets de tous ceux qui n'arrivent pas à anticiper.
Alors nous les avons faits, et nous sommes allés à Fatic, région liée à Poitou- Charente, en coopération, avec des aides directes, hors de gaspillage, pas de détournement de fonds. Des hommes et des femmes qui aident des hommes et des femmes.
Nous avons commencé avec des éleveurs, des éleveurs de chèvres, et c'est en aidant les élevages, dans cette région du Sénégal, que nous avons découvert l'immense misère énergétique alors que le soleil est gratuit.Alors nous avons fait fabriquer des fours solaires dans les lyées professionnels de la région et nous sommes partis là bas, dans les villages, pour aider les femmes à survivre, pour empêcher les émigrations de misère des ces villages de Fatic pour plus d'une centaine de femmes qui ont vu mourir leur enfant dans des embarcations de fortune, et nous les avons équipées pour qu'elles puissent produire, pêcher, transformer le poisson, et tout cela à partir de l'énergie solaire.
Je me souviens même, vous avez dû le voir dans cette émission soit- disant drôle où l'on s'est moqué parce-que les femmes africaines m'avaient mis le boubou bleu. Mais le boubou bleu c'est le boubou de la couleur de la mer. Et si elles avaient fait cela, c'est qu'elles voulaient que nous soyons associés à leur deuil. La mer qui avait englouti leurs enfants.
Et, en voyant cela, le responsable du programme des Nations Unies pour le développement est venu à Fatic, a reconnu l'exemplarité de cette coopération. Et c'est à ce titre qu'il m'a demandé, et j'en suis très honorée, d'être la représentante mondiale au niveau des Nations Unies pour la coopération décentralisée sur les énergies renouvelables, et c'est à ce titre que, le 21septembre prochain, je serai à l'ONU pour représenter ces régions du monde pour la préparation du sommet de Copenhague et c'est à ce titre que je serai à Copenhague, porte-parole des coopérations décentralisées, du co-développement des hommes et des femmes et des hommes et des femmes en circuit court.
Parce que c'est ça aussi la révolution écologique, c'est cela aussi la politique par la preuve.
Et enfin, le dernier exemple, c'est la création d'un pôle de compétitivité des éco-industries.Oh, le gouvernement de la droite ne nous a pas aidés.Il n'a jamais voulu le reconnaître.Ca aurait été trop beau; un pôle de compétitivité en Poitou-Charente!!Qu'à cela ne tienne, nous lui avons donné un label régional. Aujourd'hui, ce pôle rassemble plus de 400 entreprises et laboratoires de recherche. Et c'est grâce à lui, grâce à lui, grâce à ce pôle qui a rassemblé les PME de la région que nous avons sauvé l'entreprise HEULIEZ.
Pourquoi, pourquoi nous avons réussi?Parce que nous avons voulu anticiper, nous n'avons pas voulu accepter la femeture d'une usine de 1000 salariés dans le secteur de l'utomobile.
Il y avait très longtemps, déjà en 1982, lorsque j'étais Ministre de l'environnement, déjà on parlait e la voiture électrique.
Et là, on décide qu'il n'est pas possible qu'avec des enjeux mondiaux de cette importance, un savoir faire de ces salariés aussi pointu, nous baissions les bras comme le fait le gouvernement de droite sans politique industrielle. Nous avons lancé ce que j'appelle un projet régional, alors que ce n'était même pas de notre responsabilité. C'est quand même des enjeux nationaux et internationaux. Et bien, l'entreprise HEULIEZ et une autre encore se sont mobilisées et nous avons reçu à cet appel à projet des réponses d'Allemagne, d'Espagne, d'Ukraine et nous avons donc validé ces véhicules électriques avec notre label régional.
Ces voitures sont là, devant. Merci,Martine d'avoir accepté qu'elles soient montrées aux militants, parce que c'est ça aussi la politique par la preuve, et pour la première fois en France, la région est entrée au capital de cette entreprise.
Je ne vous cache pas les barrages que nous avons reçus, les objections ministérielles, les freins divers et variés.Jusqu'au bout, il y a eu des réunions à l'Elysée, figurez vous, pour savoir si le fond stratégique d'investissement devait oui ou non investir sur la région Poitou- Charente.
C'est la veille de la décision du Tribunal de Commerce, la veille de la décision du Tribunal de Commerce que je reçois un coup de téléphone du nouveau PDG de l'entreprise qui me dit: tout est fini, c'est terminé, l'Etat ne vient pas, le fond stratégique d'investissement ne vient pas, pour des raisons politiques et vous devez adresser une lettre au Président du Tribunal disant que la région intervient sans conditions et met ses 5 millions d'euros et c'est parceque cette lettre a été faite au Président du Tribunal de Commerce que, une heure avant l' audience du Tribunal de Commerce est arrivé l'ukaze gouvernemental débloquant les dix pauvres millions d'euros du fond d'investissement stratégique.
Mais aujourd'hui, le combat continue. Moi je crois à la consommation citoyenne. Pour sauver les entreprises du futur, il faut que les citoyens se mobilisent, achètent, réachètent, commandent ces fabrications parce que demain ce sont celles qui vont sauver nos emplois.
Et c'est pourquoi, je dis aujourd'hui solennellement devant vous que l'eco- taxe, ce nouvel impôt que nous annonce le premier ministre, est non seulement un impôt absurde, un impôt injuste,un impôt historiquement décalé dans le temps, un impôt insupportable pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas le choix entre acheter un véhicule polluant, puisqu'il n'y a que cela sur le marché et acheter un véhicule électrique, parce que à cause de la faiblesse de la politique gouvernementale industrielle, celui-ci n'est pas encore fabriqué en grand nombre. Elle ne le sera que dans un an, mais de quel droit, de quel droit, un gouvernement va-t-il assommer d'impôts des familles alors qu'elles n'ont même pas le libre choix de rouler propre. Retirez cet impôt, Monsieur Filion, et mobilisez votre énergie pour la montée en puissance de l'industrie automobile française pour mettre massivement sur le marché des voitures électriques pas chères pour que les familles puissent choisir.
Voila la bonne politique écologique. Moi, je n'ai jamais pensé que l'écologie devait se défendre par la punition. Au contraire, l'écologie doit se défendre par l'impulsion, par l'orientation, par l'envie de faire, par l'envie de participer à un projet mondial, à la protection de la planète et certainement pas à trouver des prétextes pour remplir des caisses que l'Etat a vidées.
J'ai abordé la question écologique, la question économique, la question sociale maintenant.
Bien sûr, la question sociale irigue tout, et c'est normal pour une majorité dirigée par une socialiste et par une présidence de région socialiste.
Ici, nous avons fait la Sécurité sociale professionnelle. Chez New Fabrice, nous avons récupéré les salariés pour qu'ils ne tombent pas dans le trou du chômage et nous avons pris en charge plusieurs centaines de salariés qui vont pouvoir bénéficier de 90% de leur salaire pendant 18 mois et d'une nouvelle formation professionnelle, notamment liée aux nouvelles industries liées au développement durable.
Chez HEULIEZ, nous venons de prendre en charge 220 salariés pour éviter là aussi qu'ils tombent dans le trou du chômage. C'est parce que nous croyons à la montée en puissance de ces industries du futur, c'est pour cela que nous investissons dans le capital humain, pour qu'il puissent être réembauchés prioritairement, au fur et à mesure que les plans de charge de ces entreprises vont monter.
Le service public de la formation professionnelle nous l'avons fait ici à un moment où le gouvernement de droitre menaçait de privatiser tout ce qui, de près ou de loin, touchait à la formation professionnelle.
Le compte formation universel, il est fait.
Er enfin, nous avons fait le choix, parce que c'est une tradition historique, de développer l'économie sociale et solidaire. Je veux dire par là que quand une entreprise est en difficulté, quand une entreprise ferme, nous l'accompagnons pour êtrre reprise par les ouvriers, par les salariés en société coopérative ouvrière de production, et je tiens tout particulièrement à rendre hommage aux femmes du textile qui, du côté de Niort, ont repris leur entreprise, et aujourd'hui, cette entreprise fonctionne, remonte en charge, et c'est la démonstration qu'il y a un modèle économique alternatif. Oui, c'est cela aussi le politique par la preuve.
Enfin, une révolution démocratique silencieuse a été menée par l'ensemble des élus de la région et je les en remercie.Ici, je vois qu'ils sont très nombreux, qu'ils se sont très fortement impliqués sur les territoires ainsi que nos partenaires.
Cette révolution démocratique, nous l'avons faite, souvenez vous, en démocratie participative, pour élaborer notre projet et nous l'avons poursuivie.
Nous avons mis en place les jurys citoyens.Souvenez vous de cette polémique.J'ai entendu àl'époque, la première fois que j'en ai parlé, des mots aussi aimables - j'ai repris la revue de presse - que Mao, Staline, Tricotteuse, j'en passe et des meilleures.Aujourd'hui, les jurys citoyens sont créés dans la
région. Ils fonctionnent, ils vont de l'avant et nous en avons fait sur la politique du développement durable, des citoyens tirés au sort, sur l'évaluation des aides économiques, des citoyens tirés au sort.
Nous avons mis dans tous les lycées de la région le budget participatif des lycées qui permet aux jeunes, au personnel ouvrier de service, aux enseignants et aux parents d'élèves de se réunir en faisant des assemblées générales et de définir par des votes les dépenses prioritaires, pour un budget non négligeable de 10 millions d'euros.
Voilà aussi la politique par la preuve de la révolution démocratique.
Alors, pour terminer, je voudrais vous dire qu'il y a quelques enseignemens à tirer de l'exercice d'un magnifique mandat local comme celui-ci.
C'est d'abord de bâtir une société de confiance avec des engagements réciproques et la charte que l'on disait impossible,qui réclame aux entreprises de s'engager par écrit à ne pas licencier ou à ne pas délocaliser si elles reçoivent des fonds publics de la région , cette charte là a créé de la responsabilité et de la confiance dans la région. Chacun accepte et cherche à apporter autant qu'il reçoit.
Un euro dépensé est un euro utile.Oui, il est possible de remettre en cause des dépenses. Courageusement, il faut affronter un certain nombre de lobbies.Il est possible de faire des engagements et des dépenses nouvelles, comme je viens de le montrer, sans augmenter les impôts et en baissant la dette.
Oui, la gauche doit relever la tête. Nous sommes d'excellents, de très bons gestionnaires, dans toutes nos collectivités, dans toutes nos régions. Et c'est si vrai qu'au moment où l'Etat, qui parle pourtant de plan de ralance, où trouve-t-il l'argent, par exemple pour financer la ligne à grande vitesse, vous m'avez entendu protester contre ce racket. Le gouvernement qui nous prend ici, dans la région, alors que nous avons beaucoup à faire, comme je viens de le montrer, vient de prendre 100 millions d'euros. Et c'est pareil dans toutes les régions. Toutes nos régions. Ce n'est pas un hazard. Elles sont presque toutes socialistes. Ce n'est pas un hazard.
L'Etat vient taper dans nos caisses parce que les siennes sont vides. Alors, dans la campagne des régionales, il ne faudra pas se laisser faire, il faudra bien dire la vérité, mettre en valeur, non seulement les actions accomplies, les chemins parcourus, la qualité de la gestion, mais surtout la mettre bien en comparaison avec la façon dont aujourd'hui l'Etat est géré.
Je voudrais, chers amis, mes chers camarades, vous dire à partir de cet exercice local qui est finalement l'essence même de la politique, surtout lorsqu'il a un lien avec la dimension nationale et internationale, et aujourd'hui aucun problème ne peut se résoudre si on ne le suit pas dans une dimension internationale et planétaire, et c'est bien ce nouveau modèle de développement aujourd"hui qu'il faut imposer et inventer à l'échelle planétaire.
C'est que le leadership politique, ça consiste en trois choses. D'abord écouter pour anticiper le futur. Avoir l'audace d'inventer le présent et l'avenir et, enfin, avoir le courage et le désir de les réaliser avec des équipes soudées et au travail.
Et je voudrais, pour teminer, donner la parole à Anne Sansouki qui, je le rappelle, et ça ne se sait peut être pas, est la Président d'Honneur de l'Internationale Socialiste. Celle qui lutte pour sa liberté et qui n'a pas revu ses enfants depuis plus de quinze ans, parcequ'elle sait que si elle sort de son pays, elle ne pourra jamais y revenir.Je voudrais penser à elle, avec vous, à ce moment précis, pour vous dire ce qu'elle écrit: la vérité, la justice, la compassion sont souvent les seules défenses contre un pouvoir impitoyable. Ce n'est pas le pouvoir qui corromp; c'est la peur de le perdre. Et nous, nous n'avons pas peur de le perdre, puisque nous l'avons sur les territoires.Nous n'avons pas peur du tout parce que nous sommes tournés vers les Français et nous savons qu'ils nous attendent. Merci."